« Le Ciel regarde la Terre «
53ème Biennale de Venise
Presidio Militare, Caserma Cornoldi Riva degli Schiavoni
Pour représenter la Principauté de Monaco à la 53ème Biennale de Venise, les commissaires Miria Vicini et Giacomo Zaza ont choisi l’artiste monégasque Philippe Pastor pour son œuvre » Le ciel regarde la Terre « .
Cette oeuvre, réalisées spécialement pour l’événement, se compose de trois grands panneaux et d’une installation constituée d’arbres brûlés.
Protection de la nature et dénonciation de la négligence de l’homme envers notre planète sont ici les thèmes principaux exprimés par l’artiste.
Philippe Pastor, actif depuis de nombreuses années sur la scène internationale et dans le sud de la France, a conçu pour la Biennale de Venise des œuvres monumentales, qui seront exposées à l’air libre, afin de pouvoir interagir avec le temps.
Evoquants des images de la Terre prises par satellite, les panneaux de bois intitulés « Les Cyclones », « Le Pôle Nord », « La Nature Défigurée », sont disposés sur une structure de fer. Ces peintures, articulées en trois actes, nous rappelent la scène d’un théâtre du monde. Elles évoquent une sorte de chaos humain et naturel, divisé autour de trois thématiques: Nature, Pôle Nord, Pollution.
Les œuvres incorporent des masses de pigments naturels provenant du Maroc (ocre et marron, bleu, vert), mélangés à des éléments naturels (branches, feuilles sèches, sable, etc.) transformés et façonnés par le feu, l’eau et l’utilisation d’air comprimé. En utilisant un chalumeau, de l’eau et de la terre, Pastor crée une représentation déformée du monde, riche en références aux forces inattendues qui traversent l’existence. Ces formes abstraites puisent leur sources dans les sentiments qu’expérimente l’artiste face au changement climatique, à la mort, aux angoisses et aux catastrophes écologiques. Cette inquiétude est ici canalisée par le flot de peinture qui voit naître l’œuvre.
Le projet de Philippe Pastor comprend également – dans un coin de la cour – la présence d’une installation constituée d’un groupe de grands arbres calcinés: «Les Arbres Brûlés». Ces arbres totems proviennent de la forêt de Garde Freinet (Massif des Maures) – victimes du feu allumé par un pyromane en 2003, ils reviennent ici pour baliser un chemin, de meilleur augure, qui regarde vers le ciel.
A travers cette oeuvre, Philippe Pastor poursuit son engagement en faveur du Programme des Nations Unies pour l’Environnement et de la campagne «Plantons pour la Planète». Par l’intermédiaire de son association Art & Environnement, à laquelle sont alloués le produit de la vente de ses sculptures et les fonds amassés lors des manifestations, Pastor participe à des programmes de reboisement et de sensibilisation des enfants aux problèmes environnementaux.
Selon Giacomo Zaza, commissaire de l’exposition: « Les panneaux de la Biennale semblent révéler trois visions presque cruelles et animales. Il y domine une surface changeante et incertaine où l’évolution de la matière sur le support dépend des inquiétudes et des désirs de plainte. Regarder la Terre vue du ciel, cela revient à considérer la réalité de haut en bas en se basant sur l’adoption de « stratégies de la pulsion » sachant naître de l’âme et de l’esprit, en pénétrant au sein même des surfaces terreuses, du pigment grondant, de la grille métallique qui, symboliquement, contrôle tout et soutient tout ».
La créativité de Philippe Pastor, à mi-chemin entre peinture monumentale et sculpture sur bois, se développe dans une multitude de perspectives souterraines allant au-delà des aspects éphémères de la société actuelle: elle ouvre la voie à une réflexion sur les enjeux de la collectivité et de l’environnement, tout en gardant à l’esprit la relation endogène avec la nature, ainsi que de l’interprétation symbolique des choses.